Cette date correspond à une période de transition climatique entre l’état d’hibernation de la vigne et du retour à la végétation et est surtout propice au début de la taille.
Au moyen âge, les vignerons champenois se regroupèrent en confréries, motivés par des raisons sociales et religieuses. Ces assemblés professionnelles ont rapidement dû être très nombreuses tant le vignoble était étendu. La plupart étaient placées sous la tutelle de Saint Vincent, protecteur des vignerons, souvent représenté avec une grappe de raisin à la main. Les confréries Saint Vincent correspondent généralement au territoire d’une paroisse.
Chaque confrérie possède son emblème, le plus souvent un bâton de bois orné à son extrémité de la statue du saint, finement ouvragé et conservé chez un vigneron choisi.
Chaque année, le jour de Saint Vincent, on promène le bâton en procession à l’église. Les vignerons défilent à sa suite, en costume traditionnel, avec une fanfare. Après la messe et la bénédiction du tonnelet de vin, les festivités et les banquets s’enchainent dans le village. Ces fêtes visent avant tout à favoriser la cohésion entre les vignerons et les retrouvailles. Les confréries de chaque village se réunissent également une fois dans l’année sous la bannière de l’archiconfrérie de Saint Vincent pour un défilé et une manifestation dans une grande ville de la région (Reims, Epernay…).
Mais qui est Saint Vincent ?
Vers l’an 300, l’empire romain, fragilisé régnait par la terreur, en exigeant un culte inconditionnel à l’empereur. Vincent, s’était donné à Dieu, pour être au service des pauvres et de la parole de Dieu. Quand on exigea qu’il adore l’empereur, il eut la force de résister. Son martyr fût horrible : écartèlement, lacération, brûlure… Ces tortures devaient être dissuasives et au contraire transformèrent le supplicié en exemple. Il rentra ainsi dans la légende.
Pourquoi alors Saint-Vincent est-il devenu le saint patron des vignerons ? Pourquoi associe-t-on son martyr à de joyeuses dégustations ? La raison est plus triviale. Elle est associée au nom même de Vincent : « vin » pour le fruit de la vigne et « cent » pour le sang.
Ainsi d’un calembour douteux fait-on un saint patron.